Et si on par­lait de la ré­mu­né­ra­tion des ar­chi­tectes?

Date de publication
16-06-2025

Le 13 mars dernier, TRACÉS lançait une «enquête sur la rémunération des architectes en Suisse romande». Par le biais d'un questionnaire anonyme, nous souhaitions clarifier l'état des revenus dans la profession et connaître votre avis sur un sujet toujours tabou. Tout d'abord, un grand merci: en deux semaines seulement, vous avez été 851 à y répondre!

En plus des données quantitatives, nous avons reçu un nombre impressionnant de témoignages (plus de 200 laissés en fin de questionnaire). Ceux-ci, dans une majorité écrasante, font part d'un mécontentement. Pour beaucoup de répondant·es, le constat est amer: leur revenu n'est pas à la hauteur des responsabilités assumées, ni du stress ressenti au quotidien. Il ne correspond pas à leurs attentes. Bien sûr, un sondage tel que le nôtre aura tendance à attirer les commentaires d'architectes insatisfait·es, et non ceux de personnes comblées par leur revenu. Mais tout de même, comment rester sourd à l'afflux de récits qui, de manière circonstanciée, déplorent une rémunération insuffisante, une profession dévalorisée, ou des conditions de travail difficiles?

Lire la première partie de notre enquête: Écart de rémunération entre les genres.

L'ombre d'un dégoût plane sur le métier d'architecte. Les histoires de burn-out sont nombreuses dans vos témoignages; les architectes démoralisé·es également. Certain·es se disent préoccupé·es par leur santé mentale, d'autres songent à changer d’orientation. Une personne nous confie: «En toute honnêteté, je déconseille aujourd'hui à tout jeune d'exercer ce métier. Lorsque je vois mes amis architectes, avec 10, 15 ans d'expérience, qui peinent à dormir, qui terminent leurs journées à des heures tardives, et qui ne sont toujours pas rémunérés à leur juste valeur, je me dis que ce n'est pas une voie à suivre.»

Alors que faire pour que ce genre de messages ne devienne pas la norme? Commençons peut-être par combler le manque de données fiables sur l'état des revenus et sur la santé mentale des architectes romand·es. Notre enquête démontre qu’il est urgent qu'une institution compétente s'empare du sujet en réalisant une étude poussée, qui puisse alimenter le débat. 

Ces prochains mois, TRACÉS consacrera plusieurs volets aux résultats de son enquête dans la rubrique profession. Ce mois-ci, nous nous intéressons à l'écart de rémunération entre les genres. Vous le verrez, parmi les 851 répondant·es, l'égalité n'est pas encore acquise: en 2025, en Suisse romande, les femmes architectes gagneraient en moyenne 7% de moins que leurs collègues masculins.

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